Aéroport Toulouse – Blagnac : tirons les leçons des autoroutes !

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La brusque montée au front des élus locaux sur le dossier de l’aéroport a suscité, ici et là, quelques commentaires ironiques : retard à l’allumage, lobbying pro-airbus, manque de coordination … .

Facile … ils sont pourtant dans leur rôle. Christophe Borgel, député, le dit d’ailleurs avec sincérité dans l’édition d’hier de la Dépêche du Midi : « Depuis une quinzaine de jours, je suis interpellé par Airbus qui s’étonne de ne pas être mentionné dans le cahier des charges du projet de privatisation de l’aéroport. «  Alors comme d’autres, il fait le job et il faut se féliciter d’avoir des élus qui se mobilisent aux cotés de l’entreprise, poumon de notre économie régionale. 

Il y a dans ce dossier deux sujets, étroitement liés.

Le premier celui des futures conditions de développement d’Airbus est largement relié depuis 48 heures. 

Le deuxième, tout aussi fondamental, est le risque de privatisation. On en parle moins et c’est regrettable. 

Pierre Cohen a eu hier des mots justes – que je partage – pour rappeler les risques et demander le maintien de notre aéroport dans le giron public : « L’aéroport Toulouse-Blagnac ne peut être écarté du contrôle de la puissance publique qui, seule, peut être garante de la politique des transports aériens nationaux et internationaux et de la préservation de notre potentiel industriel. La municipalité toulousaine et l’ensemble des élus locaux doivent aujourd’hui se mobiliser pour permettre le maintien d’actionnaires publics et d’acteurs de notre territoire ».  

Reste à définir un périmètre. On le sait, le champ d’action budgétaire des collectivités locales va devenir plus contraignant. D’où la nécessité d’un dialogue urgent avec l’Etat pour définir les conditions d’un pacte d’actionnaires publics.

C’est aussi sur ce point que dans les prochains jours la métropole et la région doivent se positionner. 

Il y a encore quelques jours, les régions françaises se félicitaient de leur possible prise de compétence exclusive dans le domaine économique. « Nous réclamons le pouvoir économique » nous dit l’ARF … soit, mais comment l’exercer efficacement dans une future grande région dont le principal aéroport pourrait être éventuellement détenus par des capitaux chinois ? 

Attention aux lendemains qui déchantent : la situation des autoroutes françaises devrait pourtant nous servir de leçon.