Congrès de Marseille : ma lettre de candidature

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Dans une vie militante il y a des moments qui comptent plus que d’autres.  

Solliciter votre vote pour devenir premier secrétaire fédéral est assurément l’un des plus important. C’est également un moment fondateur, celui d’une confiance réciproque et d’une volonté partagée d’unité et de rassemblement.

Comme vous, je suis un militant toujours enthousiaste, toujours combattif, jamais abattu ou résigné. Comme vous, j’ai pourtant des moments de doute, de crainte et d’exaspération devant les divisions inutiles dans notre camp, les caricatures de nos adversaires, le mépris de classe de la nouvelle aristocratie libérale…  

J’ai aussi, comme vous, une profonde colère contre les injustices, les inégalités et les violences que le libéralisme engendre. Comme vous, j’ai une grande inquiétude face à la situation internationale, la montée des populismes et de l’extrême-droite, la dérive climatique ou le recul des droits fondamentaux.

Je suis pourtant optimiste car je crois à la force de l’engagement et du collectif.  

L’actuelle bataille contre la réforme des retraites prouve que beaucoup ne se résignent pas.  

Chaque jour nos élus montrent que l’on peut changer concrètement, par des mesures justes, volontaires et de gauche, la vie quotidienne de nos concitoyens. C’est ce que font Carole et Sébastien avec leurs majorités à la région et au département, c’est ce que vous faites dans vos communes et vos intercommunalités.  

J’ai adhéré au Parti Socialiste à l’âge de 15 ans, à Colomiers, il y a 42 ans.  

Puis c’est à Toulouse que j’ai milité, dès mes études universitaires. 

Elu, secrétaire de section, responsable fédéral … cette route militante me permet, comme d’autres, d’être dépositaire de notre histoire collective pour éclairer le temps présent et proposer humblement, des réflexions que je souhaite partager.  

La première c’est celle de notre unité.  

De la même manière que je n’ai jamais partagé l’idée des gauches irréconciliables, je pense que la complaisance dans une division militante surjouée est une grave erreur.  

Au-delà d’un travail fédéral qui sera ouvert à toutes et tous, je pense qu’il est de notre responsabilité collective de créer les conditions du rassemblement des socialistes. Très concrètement cela veut dire respecter les votes militants exprimés les 12 et 19 janvier dans notre fédération, dépasser les différences qui nous ont opposés sur les textes d’orientation et se mettre au travail tous ensemble dans le respect et la plus grande camaraderie.  

La deuxième est celle de la mobilisation.

Après des années de difficulté nous avons retrouvé au sein de la gauche, auprès des syndicats, au cœur du mouvement social la place nationale et la considération que nous avions perdu.

Au plan local le lien n’a jamais été rompu, au travers de l’engagement de nos militants mais aussi, dans les collectivités, par le travail de nos élus.

Aujourd’hui ce travail doit se poursuivre. Le congrès ne l’a pas remis en cause, il l’a au contraire légitimé. A nous désormais de l’intensifier.

Le chantier est immense … je vous propose un objectif : pas un mois sans des initiatives, des prises de position dans le débat public, sans l’organisation de rencontres, de conférences, de réunions … et avec à chaque fois une volonté d’essaimer sur l’ensemble du territoire départemental.

Je propose également quune équipe dédiée s’investisse spécifiquement dans le combat contre l’extrême droite pour sensibiliser, construire des argumentaires, proposer des initiatives.  

La troisième est celle de l’adhésion.

Fixons nous un objectif : 1 000 adhérents supplémentaires, dont de très nombreux jeunes, dans les deux années qui viennent.

Fixons-nous un deuxième objectif : plus une commune importante, plus un canton sans une section forte et organisée.

Nous avons trop longtemps vécu sur nos acquis. Dans certains territoires notre implantation militante s’est stabilisée ou a progressé. Dans d’autres elle s’est réduite au point que nous comptons les militants sur les doigts d’une main. Il n’est plus possible que dans des communes de plus de 1 000 habitants, dans des cantons où le maire, les élus sont socialistes il n’y ai plus de section ou une petite poignée de militants.

Ce chantier il faut le mener rapidement et avec efficacité mais dans le même temps réunir, au travers de la relance de l’Union Départementale des Elus Socialistes et Républicains, tous les acteurs du territoire qui, encartés ou pas, partagent nos valeurs et nos combats.

Le quatrième point c’est celui de la préparation des futures élections municipales.

Mettons-nous y sans tarder pour ne subir ni la pression de nos partenaires, ni celles des événements.

En lien avec nos collectivités, nos élus, l’UDESR, je propose qu’une équipe de travail soit rapidement mise en place pour faire un état des lieux précis des situations et nous permettre de nous mettre rapidement et concrètement en mouvement, là ou il le faut.

Je propose un objectif calendaire : dans toutes les villes où nous sommes dans l’opposition définir une stratégie de reconquête, des chefs de files paritaire et des moyens adaptés pour le début de l’année 2024.

Le cinquième sujet est celui de notre propre rénovation.

Notre organisation est devenue trop lourde. Nous devons retrouver de la souplesse et de l’agilité.

Améliorer notre communication, faciliter la circulation de l’information, utiliser à plein les nouveaux outils numériques, développer notre formation, créer une véritable école des cadres pour préparer nos futurs responsables fédéraux et nos futurs élus locaux  … sur tous ces points nous devons et nous allons mieux faire.

Comme beaucoup d’entre vous j’ai signé la contribution « Pour Christine et toutes les autres ». Les propositions qui sont dans ce texte, reprises pour leur très grande majorité dans le texte d’orientation que j’ai soutenu, m’engagent.

C’est pourquoi je proposerai dès le premier conseil fédéral, la création d’une commission de la transition féministe. Elle sera chargée de veiller, d’alerter et de faire des propositions sur la place des femmes dans notre fédération, d’assurer la promotion de leur rôle, d’évaluer l’effectivité des décisions et des mesures que nous prendrons.

Mes chers camarades ma candidature est exigeante sur les objectifs et les résultats.

Cette exigence ne peut se concrétiser que par le rassemblement et l’adhésion de tous.

C’est pourquoi je souhaite que cette candidature militante devienne la candidature des militants pour porter haut nos valeurs et nos combats.

Merci pour votre confiance

Amitiés
          François Briançon