ELECTIONS DÉPARTEMENTALES : la droite repousse le vote du budget municipal 2015 pour convenance électorale

CM

C’est l’histoire d’un petit arrangement électoral.
Dans une ville de plus de 3 500 habitants, le vote du budget doit obligatoirement être précédé d’un Débat d’Orientation Budgétaire – le fameux DOB – qui, comme son nom l’indique, précise les orientations sur lesquelles le budget sera construit.
A Toulouse, cette année, les dates initialement prévues ont été bousculées et un nouveau calendrier a été envoyé à chaque conseiller municipal. Le vote du budget est déplacé de quelques jours. Il n’aura pas lieu le 27 mars mais le 10 avril.
Lors de la commission des finances préparatoire à ce conseil, j’ai interrogé l’adjoint au maire en charge des finances, Sacha Briand, sur les raisons de ce déplacement calendaire : « nous avions besoin d’une dizaine de jours supplémentaires pour préparer le budget » m’a-t-il répondu.
L’argument n’a convaincu personne et à même fait sourire plusieurs de ses collègues.

La vraison est tout autre. Impensable, pour la droite municipale toulousaine, dont la quasi totalité des élus sont candidats aux prochaines élections départementales, de voter un budget à 48 heures du second tour de ces mêmes élections.
Pourquoi ? Tout simplement, pour le Capitole, toute vérité n’est pas bonne à dire, surtout en période électorale. Il suffit pour s’en rendre compte d’aller à la page 16 du rapport d’orientation budgétaire qui en compte 17 (dont 15 pages de bla bla sans aucun véritable intérêt, ni nouveauté).

Extraits et petite traduction
• « Des cofinancements nouveaux doivent être activement recherchés, dans les domaines où l’action de la municipalité peut donner lieu à partenariat. »
En clair cela veut dire privatisation de certains services publics municipaux
• « Une réforme d’ampleur des tarifs des services publics municipaux sera engagée »
Pour parler concrètement, des augmentations
• « Un recours significatif à l’emprunt pour au moins la période 2015 – 2017 »
Tiens donc, je croyais que l’emprunt « c’était mal »
• « Un ambitieux plan de cessions de terrains et de bâtiments municipaux sera initié »
Selon l’expression bien connue, on va vendre les bijoux de famille, c’est à dire le patrimoine des toulousains
• « Les efforts que la collectivité réalisera sur les missions qu’elle assume en propre seront partagés avec ses « satellites » (budgets annexes, établissements publics, sociétés d’économie mixte) ainsi qu’avec le monde associatif. »
En clair on baisse la qualité des services publics et les subventions aux associations
• « une sélectivité très forte des projets d’investissement »
Traduction : on oublie les promesses électorales

Effectivement, on comprend mieux pourquoi les élus toulousains ne souhaitaient pas voter, avant le second tour des élections départementales, un budget qui précisera dans le détails la mise en oeuvre de ces funestes orientations.