Il est inopportun de donner le nom de « Saint Jean-Paul II » au parvis de Saint-Sernin

 

 

Le maire de Toulouse va proposer au conseil municipal de donner au parvis de la Basilique Saint-Sernin le nom de « Saint Jean-Paul II ».

Cette décision est inopportune.
D’abord parce que Saint-Sernin est un lieu fédérateur de notre ville, de notre patrimoine. La basilique classée au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, le martyr de Saint-Saturnin font partie de l’histoire de notre ville sans qu’il soit judicieux d’y associer une dimension contemporaine.

Ensuite parce qu’au moment où un large débat, très controversé, traverse la société française sur la place des religions dans l’espace public, cette décision relève une forme de provocation : donner en 2015, à une des places emblématiques de la quatrième ville de France, le nom d’un pape disparu il y a dix ans, n’est pas un geste anodin. C’est une décision inutile qui va à l’encontre du dialogue, de l’apaisement et de la sagesse républicaine que nous devrions tous promouvoir.

Enfin parce que la personnalité même de Jean-Paul II provoque aujourd’hui encore de larges débats. Personnage controversé, il est reconnu pour son action pour la paix, contre la pauvreté mais aussi pour sa condamnation de la contraception, de l’avortement au moment où, durant son sacerdoce, le SIDA se développait avec force, notamment en Afrique.

Jean-Paul II n’est pas une personnalité qui rassemble, mais une personnalité qui divise.
C’est pourquoi je viens d’écrire au maire de Toulouse en lui demandant de retirer cette proposition et de donner à ce parvis – s’il lui faut un nom – celui de parvis de la laïcité.