Il faut lancer un grand plan piscine

logo_header

Il faut lancer un grand plan piscine

Interview par David Saint-Sernin paru dans la Voix du Midi le 20 juin 2014 

Ce vendredi 20 juin, au conseil municipal de Toulouse, il a encore été question de l’épisode de la fermeture-ouverture de la piscine d’Ancely.« Reculade » pour les Verts, « bonne décision » pour les communistes, cette volte-face assumée par le maire Jean-Luc Moudenc a fait l’objet de divers commentaires ces derniers jours.

Alors que de nombreuses piscines de Toulouse qui présentent « un état sanitaire préoccupant », selon un audit réalisé en 2011, vont ouvrir, certaines voix s’élèvent pour réclamer une grande concertation qui déboucherait sur un « plan piscine ». C’est le cas de l’ancien adjoint aux sports sous le mandat de Pierre Cohen, François Briançon. Interview.

Que vous inspire l’épisode de la fermeture-ouverture de la piscine Ancely?

La méthode de la mairie de Toulouse a été mauvaise. Ma critique s’est donc portée en premier lieu sur la forme. Sur le fond, la question du devenir de ce bassin est posée comme pour un certain nombre de bassins de notre ville qui ne seront pas ceux dans lesquels les Toulousains se baigneront en 2040. Il faut reprendre ce dossier de façon globale et on a besoin à ce titre de porter un ensemble de réflexions.

« L’offre d’Ancely est pertinente comme bassin de proximité mais elle est insuffisante »

En tant qu’adjoint aux Sports sous Pierre Cohen (2008-2014), vous avez lancé un audit des piscines en 2011. Quelles questions devait-il creuser?

Il devait nous donner l’état de la situation bassin par bassin, les travaux et les mises aux normes à y effectuer ainsi qu’une réflexion sur une étude d’ensemble du maillage de piscine à l’échelle de l’agglomération. Tous ces éléments devant nous permettre de nous projeter dans les années à venir.

Le constat qu’on fait actuellement, c’est que le maillage des piscines toulousaines date des années 60-70 avec des transports en commun qui n’ont, aujourd’hui, plus rien à voir avec ceux de l’époque. Prenons le cas d’Ancely : son offre est pertinente comme bassin de proximité mais elle est insuffisante. Il serait en revanche paradoxal de vouloir fermer ce type de bassin qui est situé à proximité de transports en communs, ici le tramway.  Il faut donc que les élus lèvent ce débat à l’échelle des besoins de la ville et de la métropole.

« Le lancement d’un plan piscine aurait été une priorité de Pierre Cohen s’il avait été réélu »

Quand avez-vous eu les conclusions de l’audit et quelles ont-elles été ?

Elles nous sont parvenues à l’été 2013. Cet audit nous a dit que nos piscines« sont pour certaines dans un état sanitaire préoccupant ». À cause de l’état de nos bassins, nous avons été nous-mêmes confrontés à la situation qu’a rencontré la municipalité actuelle sur Ancely. À cause d’un problème de fuite du bassin, la piscine Nakache a été fermée quasiment pendant la moitié d’une saison. Par ailleurs, nous avons été obligés de mettre des centaines de millions d’euros pour maintenir certains équipements à flot.

Cependant, pendant six ans, nous n’avons pas pu dégager des budgets qui sont très conséquents car nous n’avions pas, en 2008, inscrit la réfection du parc de piscines à notre programme et nous avions d’autres priorités comme la rénovation des écoles ou la réalisation d’un maillage de transport en commun. Nous avons tout de même mené à terme des projets comme la piscine de l’Espace Job et celle des Argoulets qui avaient été lancés avant 2008.

« L’enjeu, c’est vraiment de savoir comment on peut concilier les différents usages dans nos piscines »

À votre avis, quels sont les besoins à cette échelle?

Je crois qu’il faut le lancement d’un plan piscine. Suite à l’audit, cela aurait été une priorité de Pierre Cohen s’il avait été réélu.

Aujourd’hui, nous avons plusieurs types de pratiques qui cohabitent dans nos bassins. La question est de savoir si toutes les pratiques doivent continuer à cohabiter dans les mêmes bassins. Faut-il avoir des bassins exclusivement dédiés à la pratique des clubs? Faut-il étendre les horaires?

Faut-il de nouveaux bassins dédiés aux activités de détentes comme en possèdent des villes comme Colomiers et Muret? L’enjeu, c’est vraiment de savoir comment on peut concilier les différents usages avec des horaires attractifs.