Les toulousains ont -ils élu un maire ou un concessionnaire automobile ?

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Les toulousains ont -ils élu un maire ou un concessionnaire automobile ?
Aujourd’hui la question mérite d’être posée.

Depuis quelques-mois, au sein de l’opposition à la droite toulousaine, plusieurs voix ont dénoncé une politique en faveur du « tout-voiture ». Pour ma part, je n’ai jamais utilisé cette expression la jugeant trop simpliste voir caricaturale.
Pourtant, au fur et à mesure des décisions de la municipalité conduite par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse jusqu’en 2020, l’expression prend, malheureusement, peu à peu du sens.

Prenons quelques exemples :
D’abord la politique du stationnement à l’abandon. Il suffit de se promener dans Toulouse, dans le centre-ville comme dans les différents quartiers, de jour comme de nuit, pour constater que la plus grande anarchie règne désormais. Des voitures partout, n’importe où, envahissant de nouveaux les trottoirs et le domaine public. Il n’aura fallu que quelques mois pour que les efforts effectués ces dernières années soient réduits à néant.
Ensuite des décisions incompréhensibles comme, par exemple, l’ouverture aux voitures de la Liaison Multimodale Sud-Est, un axe de 5 kms  destiné à améliorer la qualité de la circulation et des échanges entre les quartiers sud-est de Toulouse depuis Ramonville, Montaudran et les quartiers de Malepère et Marcaissonne, les communes de Saint-Orens et Quint-Fonsegrives.
Mise en service en 2013 cette liaison était jusqu’à présent exclusivement réservée aux bus et aux modes doux afin de favoriser les transports en commun. Mais ça c’était avant.
Enfin, les accidents, les accrochages de plus en plus nombreux dont sont victimes les piétons, les cyclistes … , les embouteillages qui perdurent et se développent … , bref un laisser-aller général qui rend Toulouse insécure.

Parallèlement les projets de transports en commun avancent peu : juste une ligne de métro à l’horizon à l’horizon 2030 dont le financement amputera tous les projets structurants et nécessaires : bref, le point mort.

Pourtant l’enjeu est de taille. Nous sommes aujourd’hui à un tournant et le retard accumulé se paiera cher en matière de santé publique. Avec le développement de la voiture électrique, des nouveaux usages de transport comme le co-voiturage, l’expansion des modes doux, la pietonnisation, c’est la place de l’automobile dans la ville qu’il faut repenser, imaginer. Mais pour cela il faut sortir des conformismes, résister aux pressions des lobbys, faire preuve de courage politique … tous ce qui manque en fait à la droite toulousaine.