Pourquoi j’ai voté contre l’exploitation de parkings toulousains par un groupe privé.

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Ce matin, en conseil communautaire de Toulouse Métropole, j’ai voté, comme mes collègues de gauche, contre la délégation des parkings toulousains à un groupe privé.

Alors que se présentait l’opportunité de permettre à la puissance publique d’exploiter directement ou indirectement ces équipements très largement amortis, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse jusqu’en 2020, a choisi de mettre en place une nouvelle délégation de 30 ans !

Je dois préciser que je ne suis pas opposé, comme certains à gauche et par principe, à des délégations des missions du service public à des entreprises privées. Je pense au contraire que les autorités publiques ne savent pas tout faire : dans de nombreux cas l’appel aux compétences des entreprises est souhaitable.

Pour obtenir le marché, Indigo va payer un droit d’entrée de 16 millions d’euros, puis 105 millions estimés de redevance sur la durée de la délégation. Il financera également  la construction du nouveau parking Jean-Jaurès pour un investissement de 27,5 millions d’euros.
Ce qui peut apparaître, au vu de l’importance des sommes, comme une bonne négociation, ne résiste pas une analyse approfondie : pour ne prendre qu’un exemple, imaginez qu’une partie de la redevance ne sera versée qu’à compter de la mise en service de la LGV en 2024, ou plus tard, ou jamais … .
La droite ne s’en cache pas l’objectif est de financer la troisième ligne de métro : en clair, faire venir plus de véhicules dans le centre ville pour permettre le déploiement des transports en commun. Drôle de paradoxe !

Mais au-delà des chiffres, ce qui pose question c’est l’extraordinaire contre-pied de cette décision. En effet, au moment où les enjeux environnementaux sont cruciaux, au moment où les modes et les moyens du transport sont en profonde mutation, il est préjudiciable de se priver de la maîtrise du stationnement. Imaginez un seul instant l’impact que pourrait avoir une grande politique publique du stationnement, volontariste, qui prenne en compte l’écomobilité, l’autopartage, le covoiturage, qui propose des solutions innovantes pour les livraisons, pour l’intervention des artisans ou des professionnels de santé … . 

Malheureusement, la droite toulousaine a choisi : ce sera la  concession au privé au détriment  d’un outil efficace pour la gestion du stationnement dans notre ville.

Au moment où de nombreuses métropoles se réapproprient la gestion du stationnement, Toulouse fait le choix inverse … encore une marche arrière !