Pourquoi je ne participerai pas à la commémoration municipale de l’assassinat de Jean Jaurès

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Je viens de faire parvenir à Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, le courrier ci-dessous, pour lui expliquer les raisons pour lesquelles je ne participerai pas, à ses cotés, à la commémoration de l’assassinat de Jean Jaurès.

Monsieur le Maire

J’ai bien reçu votre invitation à participer à la cérémonie, que vous organisez, pour commémorer les 100 ans de l’assassinat de Jean Jaurès. Je ne répondrai pas à cette invitation et je souhaite vous en expliquer les raisons.

Profondément républicain, laïque, pacifiste, Jean Jaurès a défini un socialisme humaniste, qui place la démocratie et la justice sociale comme premiers principes de l’action publique.

Sa pensée, son action nationale et internationale sont connues et restent, aujourd’hui encore, d’une brulante actualité pour toutes celles et tous ceux qui croient et défendent la paix, le progrès et les solidarités.

Jean Jaurès fût également un élu de Toulouse : adjoint à l’instruction publique entre 1890 et 1893 il permit la construction et l’aménagement de locaux scolaires, le développement des oeuvres scolaires et éducatives ; il favorisa également l’enseignement et l’apprentissage des langues régionales comme il s’investit en faveur des dossiers culturels et artistiques.

Comme beaucoup, je trouve que les actions que vous avez engagées, depuis trois mois, comme maire de Toulouse et comme président de la Communauté Urbaine vont à l’encontre des principes défendus par Jean Jaurès : suppression du marché des précaires, suppression de l’aire d’accueil des gens du voyage, suppression des aides fournies aux Sans Domiciles Fixes pour permettre la vaccination des chiens, augmentation des tarifs des CLAE et des transports en commun… .

La politique a besoin de clarté et de continuité. Si la pensée de Jaurès devient une de vos références, je souhaite qu’elle vous guide vers une politique municipale plus généreuse et plus solidaire.

Nous en sommes loin. C’est pour cette raison que je ne participerai pas à votre cérémonie, ne voulant, par ma présence, cautionner ce qui est, avant tout, une piètre opération politicienne.

Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à l’expression de mes plus cordiales salutations.