À l’approche des élections municipales de 2026, Jean-Luc Moudenc envoie des signaux de plus en plus explicites vers l’extrême droite. Simple opportunisme électoral ou reflet de convictions profondes ? Ses prises de position récentes, notamment sur le mariage des personnes en situation irrégulière et son soutien au maire de Béziers, Robert Ménard – figure proche du Rassemblement national –, soulèvent de sérieuses interrogations.
Un débat tranché par le droit
Rappelons d’abord l’essentiel : le mariage est une liberté fondamentale, protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ainsi que par la Convention européenne des droits de l’homme. En France, l’État n’a pas à interférer dans le choix du conjoint.
En refusant de célébrer un mariage sous prétexte que l’un des époux était en situation irrégulière, Robert Ménard a enfreint la loi. Son obstruction constitue une violation de l’article 432-1 du Code pénal, qui sanctionne le fait, pour une autorité publique, d’entraver l’exercice d’un droit fondamental. Or, dans cette affaire, la justice a confirmé que l’union contestée ne présentait aucun caractère frauduleux.
Le rôle des maires et la dérive de Moudenc
Les maires et officiers d’état civil ont une mission claire : vérifier le consentement libre et éclairé des époux. En cas de doute sur un éventuel mariage blanc, ils doivent saisir le parquet, seul habilité à statuer. Pourtant, loin de défendre ce cadre légal, Jean-Luc Moudenc soutient la proposition de loi du sénateur Stéphane Demilly, visant à interdire le mariage lorsque l’un des conjoints est en situation irrégulière.
« Le mariage ne doit pas être détourné de son sens pour contourner la loi », argue le maire de Toulouse. Une rhétorique qui réduit une union fondée sur l’amour à un simple outil de contrôle migratoire. Ainsi, aux yeux de Jean-Luc Moudenc, tout étranger en situation irrégulière souhaitant se marier devient par défaut suspect d’intention frauduleuse.
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Un virage assumé vers l’électorat conservateur
Difficile de ne pas y voir une tentative de séduction des franges les plus conservatrices de l’électorat. Un positionnement en contradiction totale avec les valeurs d’accueil et d’ouverture qui ont toujours façonné l’identité de Toulouse.
Mais ne nous y trompons pas : Jean-Luc Moudenc n’agit pas au hasard. Ce virage vers l’extrême droite semble avant tout dicté par un calcul électoral cynique, au détriment des principes fondamentaux de liberté et d’égalité. Ironiquement, on en viendrait presque à espérer que cette posture découle d’une conviction sincère plutôt que d’une manœuvre politicienne. Et c’est bien là le plus inquiétant.
On ne combat pas l’extrême droite en reprenant ses fantasmes