Depuis quelques semaines un débat anime notre cité concernant les éventuelles fouilles autour de la basilique Saint-Sernin.
C’est avec beaucoup d’étonnement que j’ai lu hier, dans les colonnes de la Dépêche du Midi, les propos d’Annette Laigneau, adjointe au maire en charge de l’urbanisme, d’habitude beaucoup plus mesurée, concernant les recherches archéologiques : « la ville n’a pas d’avis à donner sur des fouilles éventuelles ».
Surprenante déclaration qui vient après un long silence que l’on aurait espéré plus propice à la réflexion.
Il est vrai que c’est au Ministère de la Culture, via la Direction Régionale des Affaires Culturelles de prendre l’ultime décision. Mais rien n’empêche la ville de Toulouse d’interpeller et de donner son avis, de remplir en clair son rôle politique.
Une nouvelle fois l’argument financier est mis en avant juxtaposé à des conditions calendaires, que l’on devine en fait électorales : « Des fouilles, ça coûte très cher et cela fera prendre beaucoup de retard au projet d’aménagement » explique l’adjointe au maire.
La décision prise par la majorité municipale de demander à Joan Busquets de réfléchir, dans le cadre de sa mission de réaménagement du centre-ville, à la revalorisation de Saint-Sernin et de sa place est une excellente initiative.
Pour autant elle ne peut être élaborée sans tenir compte de la réalité et de la richesse du passé. C’est pourquoi, je pense qu’il est nécessaire que la ville de Toulouse porte un regard constructif sur d’éventuelles fouilles et ne se contente pas de quelques sondages alibis. S’il en était autrement cela serait un très mauvais signal envoyé au moment où la ville affirme sa volonté d’intégrer le classement mondial de l’Unesco pour son patrimoine.