La droite toulousaine vient de mettre un service 15 nouvelles caméras de surveillance, nouvelle étape de son plan de déploiement de 350 caméras d’ici à 2017.
J’ai déjà eu l’occasion de dire, ou d’écrire dans ce blog, que je ne fais pas parti de ce qui sont opposés par principe à l’utilisation de la vidéo surveillance. Une seule règle fixe ma position : les caméras sont utiles si elles sont réclamées par la police ou la justice pour remplir leur mission de sécurité publique. En effet qui mieux que les professionnels de la sécurité peuvent juger de l’opportunité d’implanter dans un endroit précis ce type de dispositif ?
Un seul principe : le pragmatisme. Une seule justification : la nécessité.
A gauche, y compris dans ma propre organisation politique tout le monde ne partage pas ce point de vue : nous sommes néanmoins nombreux à estimer qu’on ne peut plus aujourd’hui répondre aux défis de la sécurité et de la tranquillité avec les conceptions libertaires des années 70.
La municipalité toulousaine a choisi une tout autre approche. Elle est tout aussi dogmatique, tout aussi inutile que celle de ceux qui refusent tout.
Aucune étude sérieuse, aucune analyse détaillée : on implante pour implanter, pour dire que l’on a fait, pour montrer que l’on agit. Vous pensez qu’une caméra va résoudre les problèmes de tranquillité ou de sécurité dans votre rue ou dans votre quartier, demandez-la, vous l’aurez.
Avant d’être un outil au service de la sécurité les caméras de surveillance sont pour la droite toulousaine un instrument de cosmétique politique.
Le maire de Toulouse se félicite que ce nouveau déploiement et refus l’avis favorable de la commission des libertés publiques et de la tranquillité publique : il oublie juste de dire que ni la police nationale, ni la justice ni les services de l’État ne jugent utile d’y participer … ce qui en dit long sur le sérieux de ses délibérations.
C’est dommage car nous passons à côté d’une chose pourtant simple à réaliser : dégager les moyens nécessaires pour la sécurité et la tranquillité lorsqu’ils sont justifiés tout en préservant les indispensables libertés publiques.
Un autre point mérite d’être signalé : Toulouse est désormais une des rares grandes villes françaises qui a choisi de tourner volontairement le dos à toutes les politiques de médiation. L’épisode pathétique de la fermeture de l’Office de la tranquillité, la suppression des postes de médiateurs pour remplacer l’ensemble par un simple standard téléphonique sont là pour le prouver.
La médiation est pourtant aujourd’hui une condition indispensable du vivre ensemble. Elle sera demain une absolue nécessité dans les grands ensembles urbains.
Il faut rassembler toutes les fonctions médiations qui existent au sein des différents services de la Ville de Toulouse, de Tisséo, de Toulouse Habitat … pour créer une coordination et une complémentarité efficace, puis se tourner également vers les autres partenaires publics, associatifs de la médiation. Une mission médiation, transversale, serait à mon avis indispensable.
Mais il faut pour cela une volonté politique, elle est absente