Le blog-notes de François Briançon

"L'obstination est le chemin de la réussite" Charlie Chaplin

Crise sanitaire : répondre à l’urgence et repenser l’action publique


Notre ville traverse depuis près de 3 mois une crise sanitaire d’une ampleur inédite, et nos premières pensées vont aux victimes et à leur proches, de Toulouse et d’ailleurs.

Nous saluons l’engagement du personnel soignant, qui ne ménage pas ses efforts pour faire reculer le virus, dans un hôpital public pourtant fragilisé. Mais également celui des salariés « premiers de corvée » aux métiers essentiels à la vie quotidienne. Et celui des professionnels de l’éducation et de l’animation, et de tous les fonctionnaires parfois moins visibles, mais qui permettent la continuité de services publics indispensables tels que la salubrité de l’espace public, les transports ou encore l’accompagnement social.

Le dialogue démocratique ne pouvait pas être confiné, aussi dès le début de cette crise, l’opposition municipale s’est impliquée dans le cadre d’espaces de travail mis en place par le maire à notre demande. Nous avons agi dans un esprit constructif et républicain, mais nous ne sommes dupes de rien. Nous n’oublions pas les conséquences de six ans de gestion de la majorité de Jean-Luc Moudenc sur le tissu social, éducatif, associatif toulousain, affaibli au moment d’affronter cette crise. Nous n’oublions pas la servitude déclarée et l’alignement sur un gouvernement répressif et sourd aux revendications sociales.

Face à l’urgence, nous avons formulé des propositions, partiellement reprises, en matière de protection des salariés, d’accompagnement des personnes vulnérables, d’aide alimentaire aux familles démunies, d’aide aux acteurs économiques, de soutien aux associations, ou encore d’adaptation de l’espace public avec des pistes cyclables temporaires.

Malheureusement, l’action de la Ville et de la Métropole a parfois semblé répondre à la précipitation et à la tentation de l’effet d’annonce, davantage qu’à une recherche d’efficacité et d’équité.

Ainsi nous regrettons que faute de personnels municipaux en nombre suffisant, Toulouse ait été la seule grande ville de France à ne rouvrir qu’un tiers de ses écoles élémentaires le 11 mai. Ce choix, dont le maire ne peut pas imputer la responsabilité à l’Education nationale, a privé les familles de nombreux secteurs de la possibilité de remettre leurs enfants à l’école, ce qui constitue une rupture d’égalité manifeste dans l’accès de tous à l’éducation.

Nous déplorons également l’obstination de Jean-Luc Moudenc à faire adopter à la Métropole un plan de soutien aux entreprises qui ne répondra pas à l’urgence, faute de possibilité légale de faire appliquer dès 2020 les baisses de fiscalité annoncées. Une intervention en coordination avec la région Occitanie, qui a proposé aux intercommunalités de contribuer au fonds de soutien qu’elle a mis en place, aurait pourtant apporté une solution immédiate que le président de Toulouse Métropole a hélas évacuée.

Aujourd’hui notre ville doit faire face aux conséquences de cette crise, qui sont nous le savons déjà très lourdes. Nous serons aux côtés des salariés de la filière aéronautique, dont la situation met en lumière l’indispensable diversification de l’économie notre agglomération. Cette période difficile vient également nous rappeler, si besoin était, que nos services publics sont un bien commun à préserver plutôt qu’à démanteler. Plus que jamais, nous serons aussi aux côtés de celles et ceux qui les défendent, à l’hôpital comme ailleurs.

Enfin, nous devons saisir cette période comme une opportunité de repenser le sens et les priorités de l’action publique en concertation avec les compétences et la créativité qui font la richesse de notre ville, d’autant plus que la crise sanitaire n’a pas effacé la crise écologique, sociale et économique qui se profile. A nous d’accélérer collectivement une transition fondée sur l’écologie, la solidarité et la coopération.

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