C’est devenu une habitude pour le maire de Toulouse : quand une action municipale satisfait les Toulousains, c’est grâce au travail de son équipe. Quand elle ne plait pas, c’est la faute de la précédente municipalité. Le courage politique n’est pas la vertu la plus largement partagée parmi les élus de la majorité…
L’urbanisme en est le parfait exemple.
A entendre le maire de Toulouse, on pourrait presque penser que le programme de réhabilitation et de piétonisation du centre-ville développé par l’urbaniste Joan Busquets l’a été à son initiative. Tout comme le projet Toulouse Euro Sud-Ouest ou celui du Grand parc Garonne. Il se garde bien d’évoquer leur origine. Il oublie qu’ils sont nés suite à une large réflexion menée dès 2009 au sein de la Fabrique urbaine sur la ville de demain et la nécessité de concilier l’affluence démographique, l’urgence écologique et climatique, le développement économique, les modes de déplacement, la qualité de vie des Toulousains.
Quand il s’agit au contraire de justifier la construction de programmes immobiliers destinés à densifier la ville, l’équipe municipale se réfugie derrière le plan local d’urbanisme (PLU) que nous avons adopté en juin 2013. Il faut dire que le concept de « densité modérée » prôné par Jean-Luc Moudenc a du mal à s’harmoniser avec l’arrivée à Toulouse de 7500 habitants supplémentaires chaque année. Il faut donc bien trouver un coupable et le coupable, c’est «l’héritage», selon le mot de l’adjointe à l’urbanisme dans la presse aujourd’hui.
« Nous serons particulièrement vigilants pour que le plan local d’urbanisme intercommunal et habitat (PLUih) qui sera adopté en octobre s’inscrive, comme nous l’avions fait, dans la vision globale d’une métropole capable de se projeter dans les 20 prochaines années et d’offrir à chacun un accès au logement, à l’emploi, aux transports et aux services.
Rappelons pour mémoire que de 2008 à 2013, nous avons « fait avec » le précédent PLU, sans nous cacher derrière notre petit doigt. Et que le nouveau PLU que nous avons adopté l’a été après une concertation sans précédent : pas moins de 65 réunions publiques ont été menées entre 2011 et 2012.Ce PLU, nous en sommes très fiers, car il constitue véritablement un tournant dans la manière de concevoir la métropole de demain. Un tournant car pour la première fois à Toulouse, nous avons lié l’urbanisme aux enjeux environnementaux, aux transports, aux modes d’habitat, aux pratiques citadines. Nous nous sommes donné les moyens, grâce aux orientations d’aménagement et de programmation (OAP), d’encadrer les grands projets de développement pour mettre en valeur, réhabiliter, restructurer ou aménager les quartiers. Mais il reste toujours de la responsabilité de l’équipe municipale de veiller avec le plus grand discernement à la qualité des projets et à leur intégration dans leur environnement.
Nous serons particulièrement vigilants pour que le plan local d’urbanisme intercommunal et habitat (PLUih) qui sera adopté en octobre s’inscrive, comme nous l’avions fait, dans la vision globale d’une métropole capable de se projeter dans les 20 prochaines années et d’offrir à chacun un accès au logement, à l’emploi, aux transports et aux services.
Mais quoi qu’il en soit, à partir d’octobre, la municipalité ne pourra plus se réfugier derrière « l’héritage » et devra, enfin, assumer ses actes…