La municipalité a annoncé hier la mise en place de 350 caméras en trois ans dont 160 seulement relèveraient selon elle d’une priorité, un budget de 1,75 millions d’euros pour 2015.
Selon des études de la Cour des Comptes, un chiffrage plus sérieux avance en réalité un montant de 36 000 euros par caméra, pour l’achat, les frais d’étude et d’implantation. Elle fournit également une évaluation du coût d’exploitation du dispositif (opérateurs, locaux, …) de 7400 euros par caméra et par an à inscrire en dépenses de fonctionnement, que l’honnêteté aurait imposé d’annoncer également. Ce sont donc probablement près de 10 millions qui seront dépensés sur le mandat pour la vidéosurveillance,
Si je en suis pas opposé à l’utilisation de la vidéo-surveillance lorsque son efficacité est démontrée et lorsqu’elle est réclamée par la police et la justice, je m’inquiète de ce plan cosmétique qui ne cherche pas à régler les problèmes de sécurité mais à les exploiter politiquement et électoralement.
Le plan annoncé, par la municipalité, se base – parait-il – sur un « diagnostic » dont nous ne savons rien et qui n’a fait l’objet d’aucun débat contradictoire.
En l’absence de transparence, on pourrait presque douter de la réalité de cette étude … .
A l’inquiétude de cette mauvaise mobilisation d’argent public s’ajoute donc celle de l’approche quantitative et dogmatique de son affectation pour un projet qui n’a pas été préparé et un parc de caméras mal organisé. L’efficacité de la démarche, dont l’ampleur reste à justifier, est plus que jamais sujette à caution.