Le blog-notes de François Briançon

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Toulouse : François Briançon dénonce « le manque de leadership » de Jean-luc Moudenc

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le 09/07/2014 à 16h49 — ObjectifNews.com

PolitiqueMidi-Pyrénées
François Briançon

« Manque de leadership », « cacophonie », « politique anti-sociale » : François Briançon, ex-président du groupe socialiste à la Mairie de Toulouse et conseiller municipal d’opposition, dresse le bilan de l’action de Jean-Luc Moudenc à Toulouse, 100 jours après l’élection du maire UMP. Il évoque également ses ambitions politiques et professionnelles. Interview.

 

Vous dénoncez la politique « anti-sociale » de Jean-Luc Moudenc. Pourquoi ?
Je note deux choses. Je crois que Jean-Luc Moudenc est comme la gauche l’était en 2008 : il a le sentiment qu’il a été élu maire plus par circonstance que par une véritable volonté des Toulousains et, aujourd’hui, il se cherche une légitimité. Il construit cette légitimité avec du story-telling : il raconte aux Toulousains l’histoire d’une ville appauvrie et endettée, pour masquer son manque de légitimité et attaquer Pierre Cohen, qui, pour les Toulousains, reste un maire qui a perdu les municipales, mais qui avait un projet, du sens, une éthique et une ambition pour cette ville.
Et puis il y a le fond du sujet : des choix anti-sociaux préoccupants. Il faut lui reconnaître d’être conforme à ses choix politiques, ceux de la droite la plus conservatrice : la suppression du marché des précaires, la suppression de la vaccination pour les chiens de SDF, les augmentations des tarifs des Clae, etc. Tout ça montre bien que ses priorités ne sont pas celles d’une politique sociale. Par ailleurs, on nous informe à grands renforts de communication qu’on va baisser les tarifs de nuit à 5 € dans les parkings. Très honnêtement, aujourd’hui, on sait que cette mesure va privilégier les gens qui ont la possibilité d’aller au resto le soir. Ce n’est pas une politique sociale.

Et sur la sécurité ?
C’est un sujet qui mérite d’être traité avec sérieux. Les Toulousains ont parfois le sentiment qu’ils ont besoin d’une plus grande sécurité. Plutôt que définir une politique globale, la municipalité fait dans le cosmétique : on recrute 30, 40, 150 policiers sans expliquer le projet, le sens. On supprime tous les postes de médiateurs à l’Office de la tranquillité, dont le directeur Bruno Domingo, a été limogé. Moi je ne suis pas contre l’embauche de policiers supplémentaires ou l’installation de caméras, à condition que cela s’inscrive dans une politique globale et maîtrisée, avec un volet prévention / médiation maintenu.

Que pensez-vous de Jean-Luc Moudenc en tant que maire ?

Je vois un maire effacé. On l’entend peu, notamment en Conseil municipal ou Conseil communautaire. C’est Sacha Briand qu’on entend. J’emploie l’expression de vice-roi pour le qualifier, c’est lui qui fixe la ligne politique d’orthodoxie financière, ce qui laisse une impression de problème de leadership. Je vois aussi un mandat qui se déroule dans une véritable cacophonie : on apprend par la presse l’essentiel de l’action municipale, il n’y a pas de débats. On a fait deux Conseils communautaires sans que les commissions se réunissent, sans que les dossiers soient examinés. Il y a une ambiance d’amateurisme, même si je fais la part des choses entre le manque d’expérience de certains élus et ce que l’on peut considérer comme une volonté d’avancer à tout prix, en faisant fi de la concertation.

Quel est votre point de vue sur le dossier du CEA Tech ?

C’est une escroquerie intellectuelle de François Chollet. Je laisse Pierre Cohen, dans les semaines qui viennent, apporter les preuves du mensonge de François Chollet. Il ment quand il dit que le dossier était mal maîtrisé et que les contacts n’avaient pas été établis avec le CEA Tech. Il ment avec une argumentation ignoble : au dernier Conseil municipal, il a interrogé Pierre Cohen en lui disant « c’est à se demander si vous aimez vraiment Toulouse ». Cela fait 13 ans que je suis au Conseil municipal, je n’avais jamais entendu ça !

Pierre Cohen trouve-t-il sa place de président du groupe socialiste dans l’opposition ?

Il y a une répartition des taches entre nous tous, selon nos domaines de compétences : Joël Carreiras pour les questions financières, Claude Touchefeu pour le social, Gisèle Verniol pour l’éducation, Isabelle Hardy pour l’économie, Romain Cujives pour l’international et la jeunesse, moi pour le sport et la sécurité, etc.
Pierre Cohen est le président du groupe, il est là pour conserver la logique politique, garantir que notre bilan ne soit pas injustement caricaturé. Il est capable de mener l’opposition même si ce n’est pas facile d’être dans un Conseil municipal où le public siffle et applaudi. Quand nous étions dans la majorité, nous étions beaucoup plus respectueux de la parole de l’opposition que Jean-Luc Moudenc actuellement. Il donne dans le sarcasme en permanence. C’est sa personnalité : autosuffisant et sûr de lui. Il trouvera à qui parler.

Les relations sont-elles bonnes entre vous et Pierre Cohen ?
Oui, bien sûr. Tout va bien du coté du PS à Toulouse. J’avais lu dans certains journaux qu’il y aurait eu des tensions entre lui et moi, ce n’est pas le cas. Nous préparons ensemble l’avenir.

Quelles sont vos ambitions politiques ?
J’ai toujours refusé de me présenter à un autre mandat que celui de conseiller municipal. Je suis à ma place, je fais mon travail d’opposition du mieux possible. La question est : comment s’opposer sans critiquer systématiquement ? Quand je propose, on me dit « pourquoi ne l’avez vous pas fait avant ? » et quand je critique on me dit « vous ne faites que critiquer ». J’essaie de trouver un ton de fermeté mais constructif.

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Pour attirer plus de lecteurs tout simplement ! Je suis également présent sur Twitter et Facebook. Mes articles sont pour les Toulousains, même si le monde politique, et la droite en particulier, réagit davantage dans les commentaires. Mais il n’y a aucune stratégie politique derrière. J’ai juste le temps et l’envie.

Où en êtes-vous professionnellement ?

J’ai lancé il y a quelques années l’agence de communication Place Publique. En 2009, j’ai fait le choix d’arrêter. Je réfléchis aujourd’hui avec mes associés à la meilleure façon de retravailler dans ce secteur, peut-être en recréant une nouvelle structure. Je verrai ça en septembre. Je donne également des cours à l’Iscom et à l’ECS.

Propos recueillis par Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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