On dit que l’histoire est un perpétuel recommencement.
Peut-être.
A Toulouse, en tous cas, elle nous fait un drôle de clin d’oeil, celui de l’endormissement.
Rappelons-nous le Toulouse des années 80.
Une ville forte, dynamique, jeune, pleine de talents, appuyant son développement sur l’aéronautique, le spatial et son potentiel universitaire.
Une ville incarnée par Dominique BAUDIS, maire populaire, profondément attaché à sa ville et à ses habitants.
Au même moment, partout en France, les métropoles sortes de leur cocon. Pourtant, Toulouse reste en cale, enclavée, repliée sur elle-même, comme enfermée dans les limites de ses rocades.
Ce qui se passe à l’extérieur importe finalement peu. Comme si rien n’existait au-delà des limites communales ; sentiment d’autant plus prononcé que la qualité de vie est réelle même si la fracture sociale toulousaine s’installe durablement.
Certes, il est facile de juger les mandatures Baudis avec notre regard contemporain. Le constat est peut-être sévère, je pense qu’il n’en est pas moins juste.
Fort heureusement à partir des années 2000, Philippe DOUSTE-BLAZY, puis surtout Pierre COHEN ont permis à Toulouse de sortir de l’ornière. Notre ville devient métropole, entame une nécessaire transformation, s’ouvre et développe des politiques ambitieuses… enfin.
Malheureusement aujourd’hui c’est rebelote. Les années doudou sont de retour. Toulouse s’endort de nouveau. Tranquillement mais surement.
Ne nous y trompons pas, pour Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse jusqu’en 2020, cette situation n’est pas imposée par les circonstances. C’est son projet politique. Celui réclamé par une partie de son électorat qui veut une ville patrimoniale, assoupie, qui ne perturbe en rien leur quotidien.
La droite toulousaine écrit dans sa communication « Toulouse en grand ». Pourtant, les exemples ne manquent plus de la petitesse de son projet : dans le meilleur des cas on continue – avec beaucoup moins d’enthousiasme, de volonté et d’ambition – les réalisations initiées par Pierre COHEN. Pour le reste, c’est retour à la case dodo : le prolongement de la ligne B, … c’est non ; la poursuite du réseau tramway … oublié ; la cité de la danse … poubelle ; la maison de l’image … rideau ; la gestion publique des parkings … nada ; et la liste pourrait encore être longue.
Alors, en passant devant le Capitole … chut …. parlez bas … ne criez surtout pas : le maire dort ….