Le blog-notes de François Briançon

19 août 1944 : Toulouse libérée !

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En ce mardi d’été 2025, Toulouse se souvient. Comme chaque année, la ville commémore sa Libération, survenue il y a tout juste 81 ans, lors de ces trois journées fiévreuses des 19, 20 et 21 août 1944.

Une armée venue du peuple

L’historienne Élérika Leroy l’a résumé d’un mot juste : « Une armée sans uniforme sort de l’ombre. »
Ce n’étaient pas des soldats formés ni des bataillons bien équipés. C’étaient des gens comme vous et moi. Des cheminots, des ouvriers, des étudiants, des réfugiés espagnols, des paysans de la Haute-Garonne… Toutes, tous, un jour, ont décidé de dire non. De résister.

Dans l’ombre, des figures comme François Verdier — coordinateur des réseaux locaux, assassiné par la Gestapo dans les bois de Bouconne — ou Serge Ravanel, le chef régional des Forces Françaises de l’Intérieur, ont su fédérer ces volontés dispersées.
Dès le printemps 1944, les réseaux s’activent. Sabotages, attaques éclairs, embuscades : tout est bon pour freiner l’ennemi et empêcher les renforts de rejoindre le front de Normandie. Le combat s’intensifie, la peur est quotidienne, mais l’espoir grandit.

Août 44 : le vent tourne

Le 17 août, les troupes allemandes commencent à fuir. Cahors, Agen, Montauban : la Wehrmacht recule, désorganisée. C’est la brèche tant attendue.
Les résistants tendent leurs pièges : routes coupées, rails sabotés, blindés neutralisés. À Toulouse, dans la nuit du 18 au 19 août, les signes sont clairs : les Allemands dynamitent leurs propres dépôts de munitions, incendient les locaux de la Gestapo. L’occupant sait que ses heures sont comptées.

En savoir plus : https://francoisverdier-liberationsud.fr/liberation-de-toulouse-19-20-aout-1944/

À l’aube du 19 août, la ville s’éveille dans un tumulte nouveau.
Les résistants passent à l’action. La gare Matabiau est prise. Des barricades surgissent au Pont-Neuf, à Bonnefoy, aux Minimes. Les armes parlent, les balles sifflent. Au Pont Saint-Michel, Zeff Gotesman — alias capitaine Philippe, chef de la 35ᵉ brigade MOI — tombe sous les tirs.
Les affrontements se multiplient. Mais Toulouse se lève. La population ne reste pas spectatrice. Elle cache des véhicules, bloque des rues, ravitaille les maquisards. À la prison Saint-Michel, des miliciens patriotes forcent les grilles : les détenus politiques sont libérés. Parmi eux, un certain André Malraux, arrêté quelques semaines auparavant.

La ville se redresse

Le soir venu, Toulouse est libre. Mais la liberté a un prix : 35 résistants ne verront jamais ce nouveau jour.
Le lendemain, les rues se parent de bleu, blanc, rouge. Aux fenêtres, les drapeaux flottent fièrement. La Marseillaise résonne à plein poumon, comme pour exorciser des années de silence et de peur.

Le 21 août, la foule converge vers le Capitole. Ils sont 30 000, rassemblés sur cette place devenue symbole. Ce qui règne, c’est la fierté. L’émotion. L’idée que, pour une fois, c’est le peuple toulousain qui a repris les rênes de son histoire.

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