Comme chaque année depuis 2006, le 10 mai est la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition ».
Pendant des siècles, la France a commis l’un des crimes les plus monstrueux de l’histoire humaine : la traite des noirs et l’esclavage colonial.
Du XVIIe au XIXe siècle, notre pays a déporté plus de 1,2 million de personnes, les réduisant à l’état de marchandises au profit d’un système économique fondé sur la domination, la violence et le racisme.
En 2001, grâce au combat de citoyen·ne·s et à la détermination de Christiane Taubira, la France a reconnu ce crime comme crime contre l’humanité.
Mais reconnaître ne suffit pas.
Aujourd’hui encore, la mémoire de l’esclavage reste marginalisée, les réparations absentes, et les discriminations héritées de cette histoire toujours bien vivantes.
Le racisme structurel, les inégalités, la marginalisation de cette mémoire dans les programmes scolaires et les espaces publics montrent que le travail est loin d’être terminé.
Il est temps d’aller plus loin :
- En donnant une place pleine et entière à cette histoire dans l’éducation, les musées, les politiques publiques.
- En mettant en œuvre de véritables politiques de réparation.
- En écoutant la voix de l’histoire coloniale, encore trop souvent reléguée.
> Esclavage et abolitions : une histoire de France
Aujourd’hui, l’esclavage affecte 50 millions de personnes dans le monde. Qu’il s’agisse de travail forcé, de mariage forcé, de traite des êtres humains et d’autres formes d’exploitation, selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), ce nombre a augmenté de 10 millions ces 10 dernières années. Une situation terrible qui affecte majoritairement des femmes et des enfants.
Pour cela aussi, le 10 mai n’est pas une simple commémoration : c’est un appel à la justice, à la vérité, à l’engagement.
Parce que l’oubli est une violence.
Parce que la mémoire est une lutte.