La France traverse une crise de confiance. Le constat est simple et personne ne peut le nier : on demande toujours plus d’efforts aux classes populaires et aux classes moyennes, alors que les ultra-riches paient proportionnellement deux fois moins d’impôts que la moyenne des citoyens !
Qui pourrait défendre ce déséquilibre ?
À moins, bien sûr, de vouloir volontairement miner notre pacte républicain et alimenter une colère sociale légitime…
Ce sont les chiffres – donc les faits – qui parlent.
En 1996, les 500 premières fortunes représentaient 6 % du PIB. En 2024, elles en pèsent 42 %. Pendant ce temps, nos hôpitaux manquent de moyens, nos écoles se dégradent et la transition écologique reste sous-financée. Pendant ce temps, les fins de mois sont difficiles, de nombreux Français renoncent à des projets et regardent l’avenir avec inquiétude.
Comment, dès lors, peut-on justifier qu’une telle concentration de richesses échappe largement à l’impôt ?
C’est pour répondre à cette situation que l’économiste Gabriel Zucman propose une taxe simple et juste : 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Il s’agit, tout simplement, de corriger un système où les plus fortunés, grâce à des mécanismes d’optimisation, peuvent payer proportionnellement moins d’impôts que la majorité de la population.
Un impôt plancher, sans niches ni passe-droits, pour que les plus grandes fortunes contribuent enfin à la hauteur de leurs moyens.
Il n’en fallait pas plus pour que le grand bal des caricatures s’ouvre : cet impôt « punirait » la réussite, l’investissement et l’innovation… oubliant qu’une fortune d’un milliard génère en moyenne 60 millions de revenus par an, dont 40 resteraient disponibles après la taxe.
Trois Français sur quatre y sont favorables. De nombreux économistes, bien au-delà des clivages politiques, soutiennent cette mesure. Alors, pourquoi n’est-elle pas déjà en vigueur ? Parce que le Président de la République n’en veut pas ! Parce qu’une minorité au pouvoir préfère protéger une poignée de milliardaires plutôt que de défendre l’intérêt général !
Les mêmes s’étonneront de voir la grogne sociale, dont ils auront eux-mêmes allumé la mèche, s’amplifier. On connaît le résultat : nourrir la défiance démocratique, creuser le fossé social et renforcer les extrêmes…
Il est temps d’avancer. La taxe Zucman n’est plus une option. C’est une nécessité. Pour la justice, pour la solidarité, pour l’avenir de notre démocratie.