Le blog-notes de François Briançon

Soudan, pays oublié, drame ignoré

Un pays lentement s’efface.
Le Soudan ignoré comme la balafre d’une terre que l’on ne regarde plus.
Ici, la guerre est devenue le quotidien et dicte sa routine mortelle : femmes, hommes, enfants tombent dans un silence assourdissant.
Malgré le drame permanent, les peuples du Soudan s’acharnent à survivre, désespérés mais dignes.

Ici, rien ne perce vraiment, ni dans l’ivresse des réseaux ni dans le vacarme du monde.
Quelques lignes rapides traversent les journaux, y disparaissent aussitôt, ensevelies sous d’autres drames mieux notés sur l’échelle de l’émotion médiatique.
L’indifférence, voilà le vrai poison. Car le temps, là-bas, ne se compte plus en jours mais en abandons — chaque minute une promesse oubliée, chaque soir l’assurance que nul secours n’arrivera demain. Le Soudan devient ce territoire de l’ombre, où l’on apprend que l’oubli peut tuer bien plus sûrement que le plomb.

À ceux qui voudront bien lever les yeux, il reste la nécessité de nommer le drame, de regarder en face ce trou noir où une nation entière disparaît en silence.
Peut-être alors, du fond de cet oubli, montera enfin la voix de tous ceux qui n’ont cessé d’espérer. Les Soudanais n’attendent plus que cela : un regard, une plainte, une mémoire qui persiste à les voir… et de l’aide, enfin.

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