Ce qui se passe à Gaza est un massacre.
Jour après jour, la population civile est écrasée sous les bombes, déplacée sans fin, privée de nourriture, de soins, d’espoir. Chaque jour, de nombreux morts, dont beaucoup de femmes et d’enfants.
Les camions humanitaires sont bloqués.
La famine devient une méthode de guerre.
Et pourtant, beaucoup se taisent, minimisent, détournent le regard.
Leur silence devient une complicité.
Je suis profondément attaché à l’existence de l’État d’Israël, dans des frontières sûres et reconnues. Je suis tout autant attaché à la création d’un État palestinien démocratique, libre et souverain. À la paix, à la coopération, à la coexistence.
Le 7 octobre 2023, comme vous, j’ai été horrifié par les crimes sanglants du Hamas, les massacres, les prises d’otages, l’idéologie totalitaire qui les porte.
Comme vous, j’ai été sidéré par la complaisance de certains envers ces atrocités, porte ouverte à l’antisémitisme.
Mais ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Netanyahou à Gaza est tout aussi inacceptable. La légitime défense de l’État d’Israël ne saurait couvrir l’écrasement d’un peuple, les destructions massives, les famines organisées, les déplacements forcés de populations, la négation du droit international.
Ces derniers jours, les ministres d’extrême droite israéliens ont ouvertement annoncé une volonté d’annexion et de déplacement de masse : en clair, une entreprise de destruction totale.
Face à cette horreur planifiée, les mots sont là, timides. Les actes, eux, manquent. Le refus d’un débat d’urgence au Parlement européen, le maintien de l’accord d’association UE-Israël, le refus d’un embargo sur les armes, tout cela constitue une faute politique et morale.
Je suis révolté par le sort fait aux Palestiniens. Je suis solidaire de la société civile israélienne qui manifeste chaque semaine pour la paix et la démocratie, comme de celles et ceux, à Gaza, en Cisjordanie, dans les camps, qui osent braver le Hamas et rêver d’une autre voie.
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Le cessez-le-feu doit être immédiat et permanent. Il doit s’accompagner de la libération de tous les otages, de l’acheminement sans délai de l’aide humanitaire, de la levée des blocus et de l’ouverture de couloirs humanitaires.
Ma génération n’a pas oublié la poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat.
Le processus d’Oslo en 1983. La paix comme pari politique.
C’est ce chemin qu’il faut retrouver.
Car il n’y aura de paix que dans la reconnaissance réciproque et dans la coexistence de deux États.
Et ce chemin est chaque jour un peu plus enterré sous les ruines et les bombes.
Il est temps de ne plus se taire.