Le blog-notes de François Briançon

Marcel Langer : Un héritage de résistance pour nos luttes d’aujourd’hui

Il y a des noms que Toulouse n’oublie pas. Marcel Langer fait partie de ceux-là. Derrière l’avenue, la station de métro, les plaques et les hommages, il y a une histoire de courage, d’engagement et de fraternité qui continue de nous interpeller.

Un parcours, une figure

Marcel Langer n’est pas né héros. Ouvrier juif polonais, militant communiste, il a choisi très tôt la voie de l’engagement : d’abord contre le franquisme en Espagne, puis au sein de la Résistance, à la tête de la 35e brigade FTP-MOI, ce groupe de femmes et d’hommes venus d’ailleurs, unis par le refus du nazisme et de l’injustice. Arrêté, torturé, puis guillotiné le 23 juillet 1943 à Toulouse, Langer a payé de sa vie le prix de la liberté. Mais son combat ne s’est pas éteint avec lui.
Ce qui force le respect, c’est que Langer n’a jamais cédé au fatalisme. Sa lutte n’était pas seulement militaire, mais portée par un idéal : celui d’une société plus juste, fraternelle, ouverte. Il croyait, contre vents et marées, que chacun peut peser sur l’histoire, même dans les pires moments.

“Son sang, que la guillotine française avait répandu, fut le levain qui fit germer dans la région de Toulouse des générations de résistants. […] Ils surent l’aider à relever la tête.”

  • Serge Ravanel

Résister, c’est aussi agir

En 2025, alors que les vents mauvais de la xénophobie et du repli identitaire soufflent à nouveau sur notre pays, la figure de Langer résonne avec une actualité brûlante. Lui, l’étranger devenu symbole toulousain, nous rappelle que la Résistance a rassemblé des femmes et des hommes ordinaires, souvent venus d’ailleurs, mus par le refus de la résignation.

À l’heure où certains voudraient dresser des murs, exclure ou diviser, son histoire nous appelle à la vigilance et à l’action : refusons la banalisation de l’injustice, cultivons la solidarité et le dialogue entre toutes les origines. C’est là que se trouve le vrai sens de la mémoire.

Résister, hier comme aujourd’hui, c’est savoir dire “non”. Non à l’injustice, à l’arbitraire, à la haine. Mais c’est aussi un “oui” : oui à la solidarité, à la fraternité, à la liberté, aux valeurs de la Résistance plus que jamais d’actualité.

Commémorer Marcel Langer n’a de sens que si nous acceptons que son histoire nous oblige : à rester vigilants, à ne jamais céder au fatalisme ou à l’oubli, à réinventer chaque jour la fraternité et l’engagement dans la cité. Son exemple est un appel à l’action partout où l’injustice menace.

Aujourd’hui, la mémoire de la Résistance ne doit pas rester figée : elle est force d’inspiration pour toutes celles et ceux qui, à Toulouse ou ailleurs, refusent de baisser les bras. Puisons dans cet héritage l’énergie de dire, à notre tour, “non” pour mieux dire “oui”.

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