« L’avenir est une porte, le passé en est la clé. » écrivait Victor Hugo.
Le livre Vivre à Toulouse 1950-1980 de Mathieu Arnal, publié aux éditions Privat, n’est pas un ouvrage nostalgique, mais une plongée directe dans les racines profondes de notre métropole.
Mêlant textes et photos, il évoque la transformation de la ville pendant les Trente Glorieuses, période durant laquelle Toulouse passe d’un « gros bourg » encore marqué par l’après-guerre à une véritable métropole, devenue aujourd’hui la troisième ville de France.
Les photographies sont magnifiques, souvent émouvantes, parfois saisissantes : la place du Capitole envahie de voitures, image d’une époque où la ville s’était abandonnée à l’automobile, et qui met en lumière les défis actuels pour repenser la place de la voiture dans l’espace urbain ; le Parc des Expositions du Ramier, désormais relocalisé ; le centre commercial Saint-Georges, autrefois symbole de modernité, aujourd’hui toujours en quête d’un nouveau rôle. L’ouvrage fait aussi revivre des lieux disparus qui nourrissent la mémoire collective, de la Coupole des Carmes aux arènes du Soleil d’Or.
Il évoque une Toulouse festive, rythmée par le jazz et les danses populaires. Il rappelle également la ville sportive qui vibrait aussi bien pour le TFC et le Stade Toulousain que pour le rugby à XIII, la natation ou le tennis.
Bien évidemment, on y retrouve la naissance d’une grande tradition industrielle, aéronautique et spatiale, l’essor de l’université et de la recherche médicale, le lien étroit qui uni Toulouse à la photographie et la création de la galerie du Château d’Eau.
Plus qu’un ouvrage qui dirait « c’était mieux avant », comme le souligne Rémi Pech dans sa préface, ce livre permet de comprendre comment Toulouse s’est reconstruite après la guerre, quelles forces elle a su mobiliser et quelles fragilités elle conserve encore.
Ce voyage dans la mémoire des années n’a rien de nostalgique : en tournant les pages, on comprend mieux les défis contemporains de notre ville. Une belle manière de réfléchir à ce que nous aspirons à construire.
