Tous les militants politiques et associatifs toulousains, tous les habitants du quartier ont au moins un souvenir à la maison de quartier de Bagatelle. Lieu de fête, lieu de lutte, lieu d’échanges, de savoir mais aussi lieu de peine cette maison unique fait indéniablement partie de l’histoire et de la mémoire populaire toulousaine.
Au fil des ans le bâtiment a vécu. Il s’est fané sans jamais se dégrader, car ses occupants multiples et successifs ont toujours respecté cette maison de la parole libre, ouverte à toutes et à tous.
La municipalité de Pierre Cohen avait lancé, à quelques dizaines de mètres, la réalisation de nouveaux bâtiments plus modernes, plus fonctionnels, plus accueillants.
Pourtant dans l’esprit de la gauche, cette nouvelle maison de quartier ne devait jamais être une salle comme les autres mais au contraire offrir la continuité d’une histoire qui l’a vu être gérée par une association issue du quartier depuis de très nombreuses années.
Cette expérience unique de prise en charge citoyenne devrait faire école et servir d’exemple dans d’autres lieux de notre ville. Mais la droite toulousaine en a, semble-t-il, décidé autrement. Pour elle, la gestion par les habitants ne serait plus qu’un souvenir à ranger dans le placard de l’histoire. « La mairie paye, elle gère » entendons-nous dans les couloirs du Capitole, oubliant que l’argent de la ville est avant tout celui des toulousains.
Après de multiples rendez-vous reportés, après des courriers sans réponse, en l’absence de toute proposition de convention de fonctionnement à quelques jours de l’ouverture, les habitants et les responsables de la maison de quartier ont décidé de se mobiliser. Hier soir, ils étaient plus d’une centaine à protester contre l’attitude municipale.
J’étais présent à cette réunion, accompagné de Jean-Louis Llorca et Julien Klotz conseillers départementaux et de mes collègues de l’opposition municipale Gisèle Verniol et Pierre Cohen.
Nous ne pouvons que souscrire à la demande des habitants dans leur volonté de poursuivre au travers de l’association Maison de Quartier de Bagatelle la gestion directe de cet équipement.
Pourquoi remplacer, par une gestion administrative et technocratique, ce qui marche et ce qui a fait ses preuves ? Pourquoi priver les habitants de quartiers de la possibilité de pouvoir partager, entre eux, des moments de fête comme des moments de peine ? Pourquoi brider la volonté de celles et ceux qui veulent s’engager pour favoriser le vivre ensemble et la citoyenneté ?
A toutes ces questions le maire de Toulouse ne répond pas. Toujours rien dans la boîte aux lettres de l’association depuis leur dernier courrier en date du 9 juin.