Des acteurs culturels fragilisés : soutenons la diversité culturelle !
Depuis 2014, l’équipe municipale ne cesse de diminuer son soutien aux acteurs culturels de notre territoire qui tentent tant bien que mal de survivre grâce à leur dynamisme et leur originalité, nécessaires à la survie de leur activité.
En ce sens, tous les secteurs de la culture à Toulouse sont touchés par la diminution de leurs subventions. Toulouse brade son patrimoine : fermeture arbitraire de lieux de création, de partage et d’émotions comme la salle de la Mounède, vendue par la collectivité puis détruite alors qu’elle venait d’être rénovée, l’espace de création de Mix art Myrys également brutalement fermé ou encore la guinguette du Bleubleu radiée du patrimoine culturel de la ville… Le secteur des musiques et des arts à Toulouse ne cesse d’être précarisé par une politique culturelle sans ambitions et surtout très orientée.
Toujours plus de contraintes, tel semble être le mot d’ordre de la municipalité. Cette dernière a fixé une obligation d” Appel À Projet Open Air” visant directement les acteurs des musiques électroniques, mettant en concurrence les organisateurs d’open air (événements sur l’espace public). Les lieux des événements sont définis par la municipalité, et les horaires de clôture fixés : 21h en semaine et 18h le dimanche. La municipalité est également seule juge de la qualité de la programmation et se réserve le droit d’intervenir. Bénéfice indirect de cette politique de contraintes : fédération des acteurs locaux et nationaux des musiques, avec rédaction d’un courrier adressé au Maire de Toulouse, co-signé par les organisations nationales SMA, Technopol, Zone Franche, représentant près de 1000 acteurs des musiques actuelles, musiques du monde et musique électro en France. Lettre restée sans réponse…
Une politique à deux vitesses ? D’un côté, le Festival de Toulouse bénéficie d’une subvention d’un million d’euros, avec une politique tarifaire élitiste, et des billets vendus à 30 euros, qui en réserve l’accès à quelques-uns, de l’autre le festival “Un été à la croisée des parcs”, totalement gratuit et coconstruit, proposant du spectacle vivant, des ateliers, des rencontres dans les parcs de Bagatelle, Faourette, Papus, Tabar Bordelongue, peine à obtenir 20 000 € de subvention de la mairie. La ville de Toulouse a également présenté sa candidature pour obtenir le label UNESCO ville des musiques… si nous nous réjouissons d’un probable rayonnement, nous souhaiterions que la majorité se penche avec autant d’engouement sur des solutions pérennes pour rétablir le dialogue et la confiance avec ses propres acteurs sur son propre territoire.
S’ajoute à cette débâcle, la récente adoption de la « charte de l’événementiel » qui restreint drastiquement la faisabilité des événements culturels et festifs qui font la richesse de notre ville. Cette charte, imposée une fois de plus sans concertation avec les acteurs culturels, impose des contraintes administratives qui entravent la qualité et la liberté de création. De plus, en conditionnant le financement et l’utilisation de l’espace public municipal à une visibilité supérieure à celle de tous les autres partenaires, la majorité municipale instrumentalise les initiatives culturelles des associations, souvent portées par des bénévoles et ce, pour son rayonnement propre.
Enfin, l’annonce par les élus de la majorité de la limitation de la gratuité des musées (5 dimanches par ans, à la place des 12 actuels) conjuguée à une augmentation de leurs tarifs, confirme l’élitisme culturel et l’entre-soi qui caractérisent la politique de Jean-Luc Moudenc. Face à cette austérité culturelle, nous ne pouvons que déplorer que, juste avant les vacances d’été, de nombreuses possibilités soient encore restreintes pour ceux et celles qui ne peuvent pas partir en vacances. La politique de la majorité fragilise la richesse et la diversité de culturelle de notre ville qui devrait être accessible partout et pour tous afin de permettre à chacun de s’exprimer, de grandir, et de s’épanouir par les arts et la culture.