Monsieur le Sous-Préfet
Madame la Présidente du Conseil régional
Monsieur le Président du Conseil départemental
Monsieur le maire
Mesdames et messieurs les élus
Mesdames, Messieurs
Il me revient de prononcer quelques mots pour rendre hommage à Jean-Louis Idiart au nom des socialistes de la Haute-Garonne.
Je veux avant tout dire à sa famille, à ses amis, à ses compagnons combien, comme eux, notre peine est immense.
Nous ne devrions pas être là.
Sans ton départ soudain, injuste, Jean-Louis, nous devrions être ailleurs, dans nos occupations respectives d’élus, de militants, d’étudiants, de salariés, de retraités …
Et là, au détour d’une réunion trop longue ou après une journée bien remplie, nous jetterions un coup d’oeil sur les réseaux sociaux, sur ton fameux profil Facebook, pour prendre des nouvelles de tes chats, te lire évoquer ta mère, admirer les photos de roses, de fleurs que tu publiais régulièrement et t’entendre commenter l’actualité.
Tes dernières colères la répression en Iran et l’assassinat, à Lille, de tes collègues de l’inspection des impôts témoignent, s’il le fallait encore de ton goût des autres, de ta disponibilité à rester mobilisé et attentif à l’actualité.
Jean-Louis tu étais un homme élégant, celle de la finesse, de l’écoute, du respect.
L’ élégance aussi de la détermination et de l’engagement.
Jean-Louis, tu étais aussi un homme de convictions forgées dès ta jeunesse où jeune lycéen au Lycée Ozenne de Toulouse, tu poussais la porte de la Convention des Institutions Républicaines de François Mitterrand.
En 1971, tu seras à ses cotés pour créer le Parti Socialiste et entamer cette longue marche de 10 ans jusqu’à à la victoire de mai 1981.
Maire, conseiller général, député … tu resteras toute ta vie et avant tout un militant socialiste.
Membre de notre direction fédérale pendant de nombreuses années, tu fus le trésorier de notre fédération, écouté et respecté.
Tu fus aussi le maire qui proposa d’accueillir le congrès fédéral d’octobre 1983, ici à Mazères, la fameuse année du tournant de la rigueur et de divisions importantes dans notre organisation car il fallait montrer, m’avais tu raconté, que le seul chemin possible est toujours celui de l’unité des socialistes et de la gauche.
Jean-Louis, tu étais toujours au plus prés de nos sections, de nos militants et de nos sympathisants, le premier d’entre eux pour les mettre en mouvement au cours des campagnes électorales au rythme incroyable.
La plus belle d’entre-elle fut peut-être ta première campagne électorale législative, en 1993, où tu fus l’un des 57 députés socialistes, et le seul de la Haute-Garonne, qui résista à la vague qui porta 484 députés de droite à l’Assemblée nationale.
Au sein de l’Assemblée tu étais un député particulièrement engagé à la Commission des finances, dont tu seras le Vice-président mais surtout le chef de file des socialistes avec successivement, pour travailler à tes cotés, deux jeunes conseillers, Olivier Faure puis Boris Vallaud.
Jean-Louis tu étais également – et peut être surtout – un passeur. Je me souviens comme d’autres – et vous me permettrez d’associer plus particulièrement à ses souvenirs mon ami Sébastien Denard – je me souviens de ses nombreuses conversations où tu nous racontais les épisodes de la vie politique commingeoise, départementale ou nationale, toutes ses anecdotes, ses récits, ses combats politiques qui fascinaient les jeunes militants que nous étions.
Il y a quelques semaines, j’étais passé te voir et nous avions discuté de la vie, de la politique et même de la coupe du monde de football. Au moment de nous séparer, alors que je te parlais des mobilisations syndicales en cours contre la vie chère et pour l’augmentation des salaires tu m’avais dit : « surtout, dis-le à tous, il ne faut jamais rien lâcher »
Alors c’est promis, Jean-Louis, tu peux nous faire confiance, nous ne lâcherons rien. Jamais.