Aéroport : le réveil tardif du choeur des vierges

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Depuis 72 heures, la quasi totalité des « grands élus » de notre région et des représentants patronaux multiplient les communiqués et les déclarations au sujet de la future sino-exploitation de l’aéroport Toulouse Blagnac. Etonnant choeur de vierges qui sort de sa torpeur et assure de sa vigilance et de sa détermination pour que la parole et la décision publique restent majoritaires.
Je ne vais pas soulager leur conscience en ajoutant mes propos à cette litanie ridicule.
La vraie question, je dirais même la seule, qui mérite – plutôt méritait malheureusement – d’être posée est celle de la pertinence de la vente des parts de l’Etat, annoncée dès 2007 par François Fillon.
Seules quelques trop rares voix – celles de Pierre Cohen, de Pierre Izard –  sont allées dans ce sens et se sont opposées au principe même de cette vente.
Mais le débat n’a pas eu lieu. C’est regrettable. Le reste n’est que littérature, devrais-je dire politique : qu’il s’agisse des délires sur les envahisseurs chinois,  sur la perte d’identité, sur la méchante mondialisation venue de l’Est, … qu’il s’agisse aussi de réflexions aussi profondes que «il faut bien leur vendre nos Airbus » autant de commentaires ridicules qui amènent à s’interroger sur le sérieux de leurs auteurs.
Le pragmatisme m’oblige à dire que dans ce contexte – bien que je le regrette – les annonces d’Emmanuel Macron sont plutôt rassurantes. Elles semblent donner un cadre pour que la parole publique reste entendue et décisionnaire. Encore faut-il rapidement créer les conditions juridiques pour assurer la pérennité d’un pacte d’actionnaires publics  qui permette de voir au-delà des aléas de la politique et de la nature humaine. Si ce n’est pas le cas le terme de privatisation effective sera d’actualité.
PS : les bédéphiles auront reconnu une case du Secret de l’Espadon où Blake et Mortimer défendent le monde contre le péril jaune 🙂