Premières remarques sur le dossier de Victor Hugo.

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Incontestablement une rénovation s’impose. Il suffit de se promener dans les allées du marché, de lever la tête, d’utiliser le parking ou les différentes servitudes pour s’apercevoir que cet équipement a vieilli et qu’il a besoin d’un nouveau souffle. Il suffit également de voir les difficultés d’accès, de circulation – même à pied – de stationnement- et je pense particulièrement aux véhicules des commerçants –  pour constater qu’une réorganisation est indispensable.

Le nouveau maire UMP de Toulouse avait choisi durant la campagne électorale de faire silence. Pas un mot, pas une proposition sur le sujet dont, pourtant, il n’ignorait pas la réalité calendaire. Il faut dire qu’il était pour lui compliqué de dégoiser sur les chantiers mis en place par la gauche toulousaine entre 2008 et 2014 et de proposer les considérables nuisances que ne manquera pas d’engendrer ce projet. En période électorale, il ne faut achaler ni les commerçants …  ni les riverains.

La ville de Toulouse a choisi d’engager ce dossier par un dialogue avec les commerçants. C’est fondamental. Ceux qui font vivre, au quotidien, ce lieu magique, doivent être étroitement associés la discussion et à la décision.
Pour autant, comme les déclarations du maire pourraient laisser supposer, est-ce aux seuls professionnels que doit revenir la décision de faire ou de ne pas faire ? Ce dialogue doit-il être exclusif ?
Les riverains, les toulousains ne doivent-ils pas aussi – sous des formes à déterminer – avoir droit à l’information, à la parole ?

Le marché de Victor Hugo est un des poumons de notre cité, un de ses gènes identitaires. Pour autant il n’est pas une île perdue dans l’océan. Ne faut-il pas aussi étudier ce dossier à l’aune du réaménagement global du centre ville ? Ne faut-il pas poser, dans son ensemble, l’usage que nous souhaitons faire, pour les trente prochaines années, des parcs de stationnement  et notamment celui de Jean Jaurès qui pourrait être opportunément agrandi ?

J’ai lu que certains acteurs de notre ville posent même la question de l’opportunité à conserver un parking sur ce site. Ce n’est pas ma position, mais la question ne peut être balayée d’un revers de main. Elle doit faire partie du débat.

Par ailleurs, il parait peu probable que la simple rentabilité du parking suffise à compenser les travaux nécessaires à une rénovation totale. Je n’imagine pas un seul instant que le maire ai lancé un tel sujet sans avoir une étude sur sa faisabilité technique et financière. Le futur opérateur aura donc des compensations ? Lesquelles ? Une forme de privatisation ?

Autant de questions qui ne doivent pas ralentir l’avancée de ce projet mais qui doivent être intégrées dans une réflexion plus large.

Ma collègue Isabelle Hardy s’est étonnée, dans le journal 20 minutes, de la précipitation municipale : «  Je vois deux risques: qu’il ne se passe rien du tout alors que des rénovations sont nécessaires, ou que le marché tombe dans les mains d’un opérateur privé, dit-elle. Une option serait de reprendre le parking en gestion publique pour se donner le temps de la réflexion».  Pourquoi pas ?