Article de Jean-Noël Gros, paru dans la Dépêche du Midi du 19/05/2015
Ancien maire adjoint en charge des sports de Pierre Cohen, aujourd’hui conseiller municipal d’opposition, François Briançon n’aime guère la sculpture monumentale de l’Euro 2016, installée rue Lafayette, face à la Poste. Longue de 20 mètres et d’un poids de cinq tonnes, cette structure métallique bleu, blanc, rouge va être donnée par l’organisateur de la compétition à la mairie. Un don qui doit être entériné demain par un vote du conseil municipal. «Je suis surpris du choix de l’implantation. On se retrouve avec cette horreur au centre de Toulouse, dans une vitrine touristique, un square refait, près du buste de Jaurès, de la statue de Nougaro…» Surtout, l’ancien adjoint, qui voyait plutôt cette œuvre au stadium, a le sentiment que l’UEFA met en place son marketing à la ville : «les marques vont s’imposer, les contraintes vont peser sur les commerçants… Même s’il est difficile de discuter avec l’UEFA, cela aurait nécessité une défense plus volontaire.»
«Ce n’était pas une exigence et on aurait pu refuser. La sculpture est là parce qu’il y a du passage. Tout le monde ne va pas au stadium. C’est plutôt sympa et j’ai vu plein de gamins se prendre en photo», réagit Laurence Arribagé, actuelle adjointe aux sports, plutôt agacée par la polémique. «Je m’étonne que François Briançon n’ait rien d’autre à faire.» Sur le fond, l’élue, qui glisse que les organisateurs «n’avaient jamais vu quelqu’un de la mairie aux réunions avant qu’on arrive», se défend d’accepter toutes les conditions de l’UEFA. «Quand ça coûte aux Toulousains, je refuse», dit-elle en avançant l’exemple d’un studio télé et d’un pavoisement de la ville. «On discute de façon apaisée et ça se passe bien.» La statue trônera dans le square pour un an, jusqu’à l’Euro, en juin et juillet 2016.