Il y a tout juste deux semaines, nous clôturions les Jeux paralympiques de Paris. La lumière était enfin mise sur le parasport, nourrissant l’espoir que la question du handicap et de l’inclusion serait davantage prise en compte dans nos politiques publiques. « Jeux paralympiques : et maintenant ? » titrait même Libération, évoquant un élan devant se traduire par une véritable inclusion des personnes handicapées dans notre société.
Et maintenant ? Je viens d’apprendre avec consternation la suppression du Ministère en charge des questions de handicap. En agissant ainsi, le gouvernement choisit de mépriser environ 12 millions de nos concitoyennes et concitoyens en situation de handicap, ainsi que les 11 millions d’aidantes et aidants qui les accompagnent au quotidien.
Alors que le handicap touche, directement ou indirectement, près d’un tiers de notre population, le gouvernement décide de diluer cette question cruciale dans un portefeuille généraliste regroupant Solidarités, Autonomie et Égalité femmes-hommes, effaçant ainsi la spécificité du handicap de l’organigramme ministériel.
Pourtant, le handicap est la première cause de discrimination en France : accès à l’éducation, au logement, à l’emploi, et à l’accessibilité au quotidien, rien n’échappe à ces inégalités criantes. Les femmes en situation de handicap sont, elles, doublement victimes. Une étude menée par l’Ifop pour LADAPT en 2022 révélait qu’une femme handicapée sur cinq a déjà été victime de viol, un chiffre presque deux fois plus élevé que pour l’ensemble des femmes. Face à ces réalités, le gouvernement persiste dans son choix de rendre encore plus invisibles les difficultés d’un tiers de la population.
Je m’associe à la stupeur, puis à la colère de nombreuses et de nombreux français, des associations, des professionnels engagés pour faire reculer invisibilité du handicap.
Les Jeux paralympiques ne doivent pas rester une parenthèse enchantée. Je demande fermement la réintégration d’un ministère spécifiquement dédié aux droits et à l’inclusion des personnes en situation de handicap. Seule une approche transversale et volontariste pourra répondre aux attentes légitimes de millions de nos concitoyennes et concitoyens.