Toulouse irrespirable ?

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Comme chaque année, en Conseil municipal, l’examen du Rapport Développement Durable précède la préparation du budget.
Cette obligation légale permet de débattre de la transversalité des politiques publiques au regard des enjeux environnementaux et societaux.

Au cours de ce débat j’ai regretté l’effet catalogue et l’absence de sens de ce rapport mais j’ai surtout alerté, une nouvelle fois, sur une faible prise en compte de l’enjeu sur la qualité de l’air, qui représente aujourd’hui une véritable question de santé publique.

l’inquiétante augmentation des pathologies

Aujourd’hui nous le savons, la situation s’aggrave : les prises de mesures de l’ORAMIP nous le démontrent, mais aussi l’inquiétante augmentation des pathologies que dénoncent les médecins et les pédiatres.
Il y a quelques jours, le Préfet à d’ailleurs annoncé la mise en place d’une circulation différenciée à Toulouse, lors des pics de pollution. Après Paris, Grenoble et Lyon, Toulouse rejoint le palmarès des villes à risque et devient une ville où la situation préoccupe les pouvoirs publics.

Le Plan Mobilités dont nous débattons actuellement n’est d’ailleurs pas plus optimiste puisqu’il annonce, à l’horizon de 2030, une augmentation de 9% des émissions de gaz à effet de serre alors que les objectifs du plan climat air-énergie territorial prévoient 40 % de baisse des mêmes émissions : une formidable contradiction, que nous avons dénoncé avec mon collègue EELV Antoine Maurice, qui n’a pas obtenu de réponse …

Face à cette situation, la majorité municipale se contente de dire que Toulouse reste moins polluée qu’ailleurs, que la qualité de l’air « intra muros » oscille entre bonne et moyenne et que – comme je l’ai entendu dire dernièrement par un membre de l’équipe municipale en réunion de quartier – « le vent d’ Autan va régler tous ça ».

la ville peut agir

La pollution de l’air n’est pas une problème toulousain. 
Dernièrement l’Agence Européenne de l’Environnement chiffrait à 500 000 le nombre de décès prématurés en Europe liés à la pollution.

Mais la ville peut agir.
Les pistes sont connues : agir pour rendre moins facile l’usage de la voiture, développer des transports en commun plus performant et faciliter leur usage.
Reste le courage politique pour les mettre en oeuvre. Etrangement, dans notre agglomération, la droite a choisi d’augmenter les tarifs des transports en commun, ce qui reste une manière particulière d’inciter la fréquentation …
La question de la limitation de la vitesse est elle aussi prioritaire : nous le savons, reste là aussi la volonté d’ouvrir un débat qui, je le sais, sera impopulaire.

Tourner la tête ne sert à rien, bientôt nous n’aurons plus le choix … .