Ce week-end une mobilisation européenne était organisée contre le projet de traité de libre–échange transatlantique (Trans Atlantic Free Trade Agreement : TAFTA). Cet accord prévoit l’instauration d’une nouvelle zone de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis à partir de 2015. Le traité rendrait obligatoire l’harmonisation des lois et règlements (juridiques, sociaux, sanitaires, techniques, environnementaux, …) des deux cotés de l’Atlantique. En clair, une menace sur nos droits sociaux, notre démocratie et l’environnement.
Ce document est négocié par la Commission Européenne et le gouvernement américain. Si les représentants et les élus des Etats membres de l’Union Européenne ont du mal à se faire entendre il semble que cela ne soit pas le cas des lobbies et des multinationales qui mettent une pression maximum.
Le manque de transparence alimente, c’est sur, tous les fantasmes, toutes les exagérations et certaines manipulations mais des craintes fondées existent. Qui peut dire qu’au nom du libre échange les règles protectrices européennes ne seront pas minorées permettant par exemple l’entrée en masse de boeuf aux hormones ou de poulet au chlore ?
Si la logique d’un tel accord n’est pas discutable, ce sont ses conclusions qui pourraient poser problème. En effet un traité ambitieux et équilibré permettrait d’améliorer les importations européennes vers les Etats-Unis et d’imposer des normes équilibrées aux productions asiatiques et particulièrement chinoises.
La Commission Européenne négocie mais ce n’est pas elle qui effectuera le choix final. Le traité devra être adopté à l’unanimité du Conseil des chefs d’Etats, puis à la majorité du Parlement Européen avant d’être ratifié par les parlements nationaux des 28 Etats membres.
Au final les politiques auront donc a décider. Pour autant la mobilisation citoyenne n’est pas inutile. Elle est une garantie supplémentaire pour éviter un traité déséquilibré.