Il y a un an, le 13 octobre 2023, Dominique Bernard, professeur de lettres passionné, était lâchement assassiné à Arras par un terroriste islamiste. Un autre professeur et deux membres du personnel ont été blessés.
Cet attentat résonne comme un écho tragique, trois ans après la mort de Samuel Paty. Une nouvelle fois, c’est un enseignant qui a été ciblé. Une nouvelle fois, c’est la République elle-même qui a été attaquée.
Notre émotion et notre colère sont encore aujourd’hui immenses. Elles le resteront à jamais. Mais cette colère doit être le moteur d’une force nouvelle pour défendre ce qui est essentiel : l’École, lieu d’émancipation et pilier de la République.
Que tous les barbares, qui se nourrissent de la haine et de l’obscurantisme, qui veulent faire taire nos libertés et semer la division, sachent que nos larmes sont amères, mais elles ne nous affaiblissent pas. Elles alimentent notre détermination.
Parce qu’ils détestent la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité, nous ne céderons pas.
Parce qu’ils haïssent tout ce qui fait notre richesse collective, l’émancipation par les savoirs, nous ne céderons pas.
Parce qu’ils veulent que le chaos et la peur dominent, nous ne céderons pas.
Si la République doit garantir l’application de ses valeurs, elle doit également assurer la sécurité totale à celles et ceux qui les portent.
Dans la communauté éducative, des voix s’élèvent pour dire que beaucoup reste à faire : selon un sondage de l’Ifop, paru au début de l’année 2023, un enseignant sur cinq a été confronté, durant sa carrière, à des menaces ou des agressions d’origine religieuse ou identitaire. L’École, fille de la République, ne peut accepter cette persistance : agir avec plus de force et de volonté est essentiel.