Intervention liminaire au conseil municipal du 18 octobre 2019

Mes chères et mes chers collègues, à quelques mois de la fin de notre mandat municipal, monsieur le maire sans étiquette, à quelques mois de la fin de votre mandat municipal, je voudrais vous dire tous le plaisir que nous avons eu à débattre, dans cette enceinte, des différents  sujets qui concernent la vie des toulousaines et des toulousains.

Nous y avons pris tant de plaisir, que nous aurions aimé le faire plus souvent : Nous l’avons dit, à plusieurs reprises, en se réunissant seulement 4 fois par an, notre conseil, comme d’ailleurs le conseil métropolitain, n’est pas à la hauteur du débat démocratique qui devrait se tenir dans l’assemblée délibérative de la 4ème ville de France.

Dés lors, nos séances de travail se transforment dans des journées trop longues où les opérations de vote sont entrecoupées de joutes oratoires lassantes et répétitives.

Une preuve existe d’ailleurs de ce comportement. C’est le fait, monsieur le maire sans étiquette, que vous teniez avant chaque conseil, une conférence de presse, pour présenter des dispositifs, des politiques, des délibérations que notre assemblée n’a pas encore examiné, débattu et voté.
C’est dire le peu d’intérêt que vous portez au reste de la journée.

Un de vos adjoints à d’ailleurs eu la franchise de me le dire la semaine dernière au conseil de métropole : « le conseil municipal n’a qu’un intérêt, c’est qu’il me permet de rattraper les mails en retard ».

Il y a quand même une formidable contradiction a appeler à une plus grande participation citoyenne alors que vous avez transformé nos conseils municipaux en de simples chambres d’enregistrement.

En liminaire de ce conseil municipal, je voudrais, mes chers collègues, formuler trois inquiétudes.

Tout d’abord, monsieur le maire sans étiquette, vous avez décidé, au mois de juin dernier, de lancer la campagne électorale, 10 mois avant l’échéance.

Vous l’avez fait dans la confusion, mêlant la communication municipale avec celle de votre micro-parti, mobilisant les moyens de la collectivité pour votre pré-campagne électorale.

Vous avez continué depuis en écrivant un livre, en faisant un premier meeting de campagne, en publiant votre lettre de candidature, en présentant votre premier colistier, sans parler de vos séances d’équilibriste entre la République en Marche et les Républicains.
Et si j’en crois les réseaux sociaux vous participez, même, quasi quotidiennement à des distributions de tracts et des visites de quartier – à moins que vous ne passiez que pour la photo ?

Vous prenez également le temps de présider France Urbaine où vous inventez pas moins qu’un nouvel impôt pour remplacer la taxe d’habitation, la déjà fameuse « Contribution résidentielle » qu’il serait plus simple d’appeler l’impôt Moudenc.
Si je m’intéresse à votre emploi du temps, monsieur le maire, c’est parce que je me pose une question : entre le temps très important que vous consacrez à votre campagne électorale et le temps consacré à France Urbaine pour inventer le nouvel impôt « Moudenc »,  qui s’occupe des toulousains, à 5 mois des municipales ?

Y-a t-il encore un maire au Capitole ?

Ma deuxième inquiétude, mes chers collègues, concernent le respect que l’on doit à notre ville.
Nous connaissons tous les relations étroites qui vous unissent, monsieur  le maire sans étiquette, avec le Président de la République et son Premier ministre.
Alors, regardons de près ce que cette complicité nous a permis d’obtenir :

– sur les effectifs supplémentaires de police nationale vous n’avez pas su convaincre 

– sur la mise hors d’état de nuire, par l’Etat, des réseaux de deal qui pourrissent la vie de certains de nos quartiers, vous n’avez pas su convaincre

– sur un aboutissement plus rapide du dossier  LGV, vous n’avez pas su convaincre

– sur les grands projets structurants, rien pour Toulouse, vous n’avez pas su convaincre

A quelques mois de la fin de votre mandat, on peut  donc, malheureusement en faire le constat : la voix de Toulouse n’est pas entendue, ce qui veut dire que les toulousains ne sont pas écoutés et, plus grave, qu’ils ne sont pas respectés.

Ma troisième inquiétude c’est pour, une nouvelle fois, vous alerter sur la situation sociale dans notre ville.
Votre mandat s’est construit sur un mensonge : pas de hausses d’impôts pour au final imposer aux toulousains la hausse du siècle ainsi qu’une augmentation sans précédente des tarifs des services publics.
Vous avez demandé des efforts aux toulousains. 

Alors aujourd’hui regardons les bénéfices qu’ils en ont retiré ?
– Sur les services publics, recul

– Sur la solidarité envers les plus fragiles, recul
– Pour nos ainés, recul

– Sur la petite enfance et l’école, recul
– Sur la culture et le sport, recul
– Sur la vie associative, recul 

– Sur la sécurité, pas d’amélioration sensible et une hausse sans précédente de la grande criminalité 

Votre bilan c’est donc celui de l’échec, d’une gestion poussive et assoupie, au seul service des toulousains qui vont bien et en oubliant, en négligeant les toulousains qui vivent mal.

Je voudrais pour finir m’adresser au personnel communal quel que soit leurs catégories ou leurs fonctions.

Depuis 2014, l’opposition a la dent dure et le verbe haut.

C’est parce que nous avons la profonde conviction que notre ville stagne, qu’elle ne sait pas saisir les formidables opportunités qui s’offrent à elles et que lui apportent les multiples talents qu’elle abrite.

Mais à aucun moment ces critiques ne s’adressent à eux.
Nous connaissons leur travail, leur engagement pour le service public.
Et c’est parce que nous les respectons que nous ne cherchons jamais, que nous ne chercherons jamais à les instrumentaliser.

C’est pourquoi nous ne voterons pas, à la fin de ce conseil, le voeu politicien de la droite municipale qui cherche à les utiliser à de basses fins électorales. On dit souvent la ficelle est grosse, en l’occurence il faudrait presque parler de poutre.

Pour finir je voudrais monsieur le maire sans étiquette, mes chères et mes chers collègues vous souhaitez une très agréable journée.